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Colloque Resendem sur l’histoire des mobilités électriques

Par Harold Mazoyer - 27 juillet 2012

Le 28 juin 2012, un colloque Resendem s’est tenu à Paris (Institut des sciences de la communication du CNRS ) sur le thème : "Puissance, résistances et tensions. Histoire des mobilités électriques XIX–XXI e siècle" (org : Mathieu Flonneau et Arnaud Passalacqua).

Présentation :
De la Jamais contente de 1899 à l’Autolib’ ou du métro de 1900 au tramway contemporain, l’électricité a été utilisée depuis longtemps comme source d’énergie pour différentes formes de mobilité. Toutefois, alors que l’électricité est ultradominante dans les usages domestiques, les déplacements offrent encore un champ où elle peut paraître encore marginale. Si certains secteurs lui semblent acquis, tel le chemin de fer, elle paraît encore étrange dans beaucoup d’autres, notamment l’automobile. Sa présence, continuelle mais marginale, y est pourtant souvent ancienne.
Alors qu’elle est annoncée comme devant conquérir ces nouveaux secteurs du fait de la raréfaction des hydrocarbures et des effets climatiques de leur combustion, il convient de s’interroger sur l’inscription historique de l’électricité comme énergie de mobilité. Il ne s’agit pas uniquement de souligner que ce qui est présenté comme une innovation par l’époque contemporaine n’est généralement qu’une reformulation en des termes et objets actuels d’idées et de dispositifs ayant déjà existé. Le propos vise plutôt à comprendre quelles sont les relations qu’a pu lier l’électricité avec le monde de la mobilité, dans ses multiples aspects. Relations anciennes, symboliques et esthétiques, mais aussi industrielles et techniques.
Énergie réputée propre et plutôt féminine, l’électricité a joui de multiples attributs qui ont contribué à forger d’elle une image relativement unifiée, au risque de masquer les différentes origines de sa production. Pourtant, ces attributs méritent d’être revisités, leurs bases semblant parfois bien chancelantes, de l’énergie nationale qu’elle aurait été dans la France des années 1930-1940, à l’énergie renouvelable qu’elle serait aujourd’hui. Ces questions d’images sont-elles à l’origine du discrédit récurrent porté sur certains modes électriques ? Des fils d’alimentation aérienne à l’esthétique controversée aux batteries jugées trop peu efficaces, ne peut-on pas identifier les raisons de ce rejet de l’électricité par une société industrielle fonctionnant le plus souvent avec d’autres sources énergétiques ?
Parmi les attributs de l’électricité, l’un semble récurrent, celui d’être une énergie d’avenir. Elle est très régulièrement présentée comme devant s’imposer, au risque de reporter sans cesse son arrivée sur tel ou tel secteur. Il s’agit ici de s’interroger sur la dimension de rêve que l’électricité est capable d’incarner, mais également d’étudier les déceptions que ses échecs ont pu susciter.
Mais l’électricité comme source de mobilité est également une réalité concrète pour de nombreux systèmes de mobilité. Y a-t-il des territoires plus spécialement investis par l’électricité et pour lesquels elle s’est plus facilement imposée ? Territoires locaux pour des transports urbains, comme ce peut être le cas pour l’hydroélectricité, ou territoires plus diffus mais à la morphologie proche de celle du réseau électrique, comme ce peut être le cas pour le chemin de fer.
Dans ce jeu d’images et de territoires, dans quelle mesure les logiques industrielles surdéterminent-elles les choix énergétiques ? Quel lien peut-on identifier entre les choix nationaux de production d’électricité, comme le nucléaire en France, et les choix énergétiques de systèmes de mobilité ? Peut-on lire l’histoire de l’utilisation de l’électricité dans le monde de la mobilité à l’aune de l’intérêt et du désintérêt des firmes électriques pour un secteur, qui n’en est pour elles qu’un parmi d’autres ?
Le passage d’une énergie vers l’autre pose la question des changements de pratiques – des concepteurs et des utilisateurs. Y a-t-il une esthétique propre à la mobilité électrique ? Des façons spécifiques de se déplacer en mode électrique ? De même, que se passe-t-il aux frontières du monde électrique ? Quelles formes d’hybridation ont pu voir le jour, de l’autobus Krieger pétroléo-électrique de 1905 à la Toyota Prius ?
Enfin, l’électricité pourra également être envisagée non pour ses effets comme force motrice, mais pour les effets indirects qu’elle a pu avoir sur la mobilité, notamment comme source d’éclairage (phares maritimes, éclairage de la voirie, phares des vélos, etc.).

Programme : http://irice.univ-paris1.fr/spip.php?article856


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Pour citer cet article : https://resendem.u-bordeaux-montaigne.fr/spipb165.html
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