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La modernité relationnelle

Par Harold Mazoyer - 2 mai 2013

Timothée Duverger a récemment publié un ouvrage intitulé "La modernité relationnelle. Une autre histoire de France de 1968 à nos jours".

Le moment Mai 68 est-il une révolution manquée ? Assurément si l’on en juge
par le renforcement de la Ve République après la victoire sans précédent des
gaullistes qui suit la dissolution de l’Assemblée nationale par Charles de
Gaulle. Mais c’est sans compter sur les effets souterrains de l’explosion qui
souffle les fondations de la modernité organisée arrivée à son apogée aprèsguerre
avec le modèle keynéso-fordo-welfariste. Sous la surface des événements,
c’est une transition sociétale qui se joue. Mai 68 ouvre une brèche, c’est
la matrice d’une nouvelle dialectique qui travaille la modernité, deux lignes de
force répulsives autant qu’attractives la détruisent et la reconstruisent à la fois.
Deux voies sont ainsi empruntées simultanément dans les années 1970 : une
voie postmoderne, autogestionnaire, qui dépasse le projet accélérateur de la
modernité pour atteindre une vie poétique par le ralentissement ; et une voie
hypermoderne, néolibérale, qui « suicide » les institutions pour éliminer tous
les freins et libérer toute la puissance accélératrice de la modernité. La seconde
voie semble d’abord l’emporter, l’hypermodernité régnant en maître du début
des années 1980 au milieu des années 1990. Mais resurgit alors la voie postmoderne
avec l’essor d’un nouveau contre-mouvement emmené par l’altermondialisme,
qui restaure la dialectique initiale. La crise systémique, à la fois
économique, technique, énergétique et politique, conduit le processus vers
son achèvement : les deux voies antagonistes convergent, leur hybridation
génère une bifurcation dont les premiers pas indiquent une reconfiguration
de la modernité. De la résolution de la dialectique hyper/post émerge une
nouvelle voie parcourue par la génération Y, une « immobilité fulgurante »
porteuse de resynchronisation, une modernité relationnelle porteuse d’harmonie
avec soi, les autres et la nature.

Timothée Duverger est historien. Il a déjà publié deux livres sur l’histoire
des brèches : La Décroissance, une idée pour demain (Sang de la Terre,
2011) et Le Parti socialiste et l’écologie (Fondation Jean Jaurès, 2011).


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Pour citer cet article : https://resendem.u-bordeaux-montaigne.fr/spip6d4b.html
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